Etdevant nous, la jungle en un point s'écartait, Les cigales s'étaient tues. La faune disparue. Le temps suspendu. Et soudain l'étincelle jaillit ! Des boosters sortit un incendie, Un feu qu'un déluge transforma, En une vapeur qui partout s'écrasa, Les carnots semblables aux enfers, Crachants les flammes de Lucifer, Projetants partout sur la forêt, Une lumière ocre, un souffle
Etpas juste là maintenant, dans ma vie en général, je sais même plus pourquoi j'fais les choses, je fais les choses mais de façon ro-bo-tique J'aimerais vraiment juste, tu vois, genre mettre mon front contre ton front et qu'on se comprenne, mais c'est juste impossible et faut qu'j'passe par les mots et c'est juste pas du tout mon truc
LaGuyane. Deux voyages. Un film de Yanawana Pierre, Umti les origines ( 2018) et un livre d'Albert Londres, Au Bagne (1923). Les visions se croisent. Mais ne pourront jamais se rencontrer. Pourtan
Parolesde Toutes les couleurs par PV Nova. Il y a celui qui hésite, qui ne sait pas où aller Qui voudrait prendre la fuite, mais ne p Paroles de Toutes les couleurs par PV Nova. Il y a celui qui hésite, qui ne sait pas où aller Qui voudrait prendre la fuite, mais ne p Entrez le titre d'une chanson, artiste ou paroles . Palmarès de paroles Communauté Contribuer Business.
Brest plus grande ville du Finistère, est pour beaucoup un passage obligé. Cette fois, nous nous sommes demandé ce qu’ils pensaient de la ville : leurs satisfactions et déceptions. Paroles
Cesont toutes ces belles émotions, dans une ambiance bien rythmée, une atmosphère haute en couleurs qui vous tiendra bien en éveil, que j’ai voulu partager avec vous pour construire ensemble un univers d’Amour, de Paix, de fraternité. Nous en connaissons bien sûr les bienfaits “Lanmou bon (7)” ! Le moindre petit brin d’amour pensé ou partagé, rend notre vie tellement plus
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14siQ. Elle est aujourd’hui la figure la plus charismatique de la gauche française, au point qu’une pĂ©tition en ligne a circulĂ© pour l’inviter Ă se prĂ©senter Ă la prochaine Ă©lection prĂ©sidentielle française. L’ancienne garde des Sceaux, la première femme Ă ĂŞtre dĂ©putĂ©e de Guyane, l’oratrice dont deux lois françaises portent le nom, offre une Ĺ“uvre polyphonique ancrĂ©e dans sa terre natale. Dans la continuitĂ© de ses essais et de ses prĂ©occupations politiques, le premier roman de Christiane Taubira, Gran Balan, s’adresse Ă la jeunesse. Depuis Cayenne, elle a rĂ©pondu Ă nos questions. Jeune Afrique Gran Balan porte des paroles de jeunes reprĂ©sentant le multiculturalisme guyanais. Comment est nĂ© ce roman ? Christiane Taubira C’est une expĂ©rience singulière pour moi. Mes premiers Ă©crits Ă©taient des nouvelles qui restaient dans mes tiroirs. Sauf lors d’expĂ©riences militantes pour un ouvrage collectif, en solidaritĂ© avec les rĂ©fugiĂ©s, avec renoncement aux droits d’auteur. J’écris des essais, des textes de chansons comme celle avec GaĂ«l Faye rĂ©cemment. Ă€ Lire De Petit Pays » Ă Lundi mĂ©chant » 2020, l’annĂ©e GaĂ«l Faye J’étais persuadĂ©e que je ne serais pas capable d’écrire un roman. Le confinement a imposĂ© Ă la semi-nomade que je suis une vie sĂ©dentaire et j’ai dĂ©couvert que j’étais en mesure de commencer un roman, de le tenir et de l’achever. Je n’avais aucune pression. Personne ne savait que je l’écrivais. C’est une Ă©criture totalement libre, sans concession, sans finalitĂ©. J’écris des essais pour convaincre. LĂ , ce n’est pas le cas. En ouverture du roman, deux phrases Ă€ cette jeunesse dont on obstrue l’horizon. En indiffĂ©rence. ImpunĂ©ment. » Et une citation de Frantz Fanon Il y a ma vie prise au lasso de l’existence. Il y a ma libertĂ© qui me renvoie Ă moi-mĂŞme. » Pourquoi ? C’est un roman pour la jeunesse. Faire vivre ces jeunes est une façon de les faire monter sur scène, d’éclairer leur existence qui peut ĂŞtre ternie par le manque d’opportunitĂ©s, la confiscation de destinĂ©e. Tous les personnages sont inventĂ©s, composĂ©s Ă partir des jeunes que j’ai vus et entendus. J’ai imaginĂ© leurs pensĂ©es. J’ai Ă©crit un roman comme quelqu’un ayant une vie d’engagements et de combats Vous racontez vos personnages en choisissant de ne pas les dĂ©crire Âphysiquement. Pourquoi ? L’apparence ne dit rien de personne. J’ai Ă©crit un roman comme quelqu’un ayant une vie d’engagements et de combats. Donner une invisibilitĂ© totale Ă l’apparence physique est un choix dĂ©libĂ©rĂ© et chargĂ© de sens. Je rends aussi hommage Ă Toni Morrison qui a posĂ© la question de son obligation, en tant qu’africaine-amĂ©ricaine, de dĂ©crire les personnages, et notamment leur couleur. Deux fois, dans un roman et une pièce de théâtre, elle a dit avoir Ă©crit sans dĂ©finir cette couleur. Et l’éditeur l’a contrainte, d’une certaine façon, Ă le faire. Ce roman qui traverse toute la Guyane dĂ©peint une jeunesse lucide, connectĂ©e, crĂ©ative mais aussi dĂ©sillusionnĂ©e. Je dĂ©cris un pays rĂ©el, mĂŞme si je pose parfois une vision rĂŞvĂ©e. Ce n’est pas une traversĂ©e mythique ou mystique. C’est une traversĂ©e physique de lieux que je connais, y compris certains auxquels la majoritĂ© de la population n’a pas accès, comme les zones protĂ©gĂ©es. Ă€ Lire [Édito] La colère noire de Toni Morrison Je ne dirais pas que ces jeunes sont dĂ©sillusionnĂ©s. Parce qu’il n’y a pas un idĂ©al, un rĂŞve auquel ils ont Ă©tĂ© obligĂ©s de renoncer. Je trouve cela terrible. Ce n’est pas qu’ils ont perdu des illusions il y a comme l’impossibilitĂ© d’un idĂ©al. Cette jeunesse a de l’énergie, la mĂŞme vitalitĂ© qu’à mon Ă©poque, les mĂŞmes impertinences, le mĂŞme sens de la dĂ©rision et de l’autodĂ©rision. Mais il ne lui est pas possible de les investir dans un idĂ©al. La Guyane Ă©tait une colonie esclavagiste, puis une colonie. Il y a des traces de ces rapports de colonisation Ma gĂ©nĂ©ration a eu des idĂ©aux. Nous avons menĂ© des luttes au collège, au lycĂ©e, avec de belles conquĂŞtes. Nous avons imposĂ© l’enseignement du portugais, la langue du BrĂ©sil voisin, et celui de la littĂ©rature africaine et africaine-amĂ©ricaine. Ă€ mon retour en Guyane, après mes Ă©tudes, je me souviens d’une dĂ©ception une grève pour des amĂ©nagements logistiques, des Ă©quipements de laboratoire, la rĂ©paration d’un abri de bus… J’en Ă©tais dĂ©sespĂ©rĂ©e. Que la jeunesse doive se mobiliser pour exiger de telles choses, c’est abominable ! Je continue Ă rĂŞver d’un monde plus fraternel malgrĂ© les dĂ©sillusions. Dans votre vingtaine, vous Ă©tiez engagĂ©e dans les luttes indĂ©pendantistes de la Guyane. La jeunesse de votre rĂ©cit semble Ă©loignĂ©e de ces combats. Je n’ai pas envie de cĂ©der Ă la facilitĂ© des rapports coloniaux. Ils Ă©taient d’une telle brutalitĂ©, y compris en termes de possibilitĂ© de parole, que par respect pour les personnes qui ont supportĂ© cela, je ne peux pas dire que la vie que je mène aujourd’hui est la mĂŞme qu’au temps oĂą la Guyane Ă©tait une colonie esclavagiste, puis une colonie. Mais il y a des traces de ces rapports de colonisation. Les institutions n’échappent pas Ă leur histoire. Vous avez Ă©voquĂ© la question foncière il y a eu une prĂ©dation officielle d’État, non lĂ©gitime mais lĂ©gale. Charles X a octroyĂ© toutes les terres Ă la monarchie. Puis, quelques annĂ©es après, le pouvoir a conservĂ© le patrimoine foncier et l’a placĂ© dans le domaine privĂ©. Ă€ Lire [Tribune] Colonisation n’est pas raison Aujourd’hui encore, l’accession foncière est très compliquĂ©e. Il existe encore des traces de grandes concessions qui ont Ă©tĂ© offertes Ă des descendants de maĂ®tres, puis Ă des colons. Certaines personnes possèdent des centaines ou milliers d’hectares depuis des gĂ©nĂ©rations, elles les morcellent, les vendent, etc. Le dĂ©sordre foncier actuel est liĂ© Ă l’histoire coloniale. Les codes mis en place de l’extĂ©rieur, depuis la France, s’imposent et se reproduisent. Or la population n’a pas forcĂ©ment les clĂ©s. Ce n’est pas une relation purement coloniale, mais ce sont des empreintes qui rendent les relations difficiles. Dès le premier chapitre, Kerma, jugĂ© pour complicitĂ© de meurtre, s’interroge Comment leur expliquer Ă ceux-lĂ qui viennent d’ailleurs ? » Vous ĂŞtes-vous posĂ© cette question ? C’est une question fondamentale. Kerma vit dans un lieu, sa vie est très locale et localisĂ©e sauf qu’elle est exposĂ©e au monde. C’est la rĂ©alitĂ© tangible et quotidienne de la mondialisation on est en son lieu et le monde entier peut atteindre ce lieu. En Guyane, les positions d’autoritĂ© sont instaurĂ©es par des fonctionnaires venus de mĂ©tropole, qui ne sont pas sociologiquement de plain-pied dans la sociĂ©tĂ©. J’ai grandi dans un environnement oĂą parler crĂ©ole Ă©tait interdit, oĂą tout ce qui n’était pas bien Ă©tait des trucs de nègres Cela ne les rend pas illĂ©gitimes, mais cela Ă©claire l’incomprĂ©hension entre la sociĂ©tĂ© qui bouillonne, qui vit au quotidien et Ă laquelle appartient Kerma, et les sanctions qui peuvent tomber sur cette sociĂ©tĂ©, les règles Ă©laborĂ©es pour la faire fonctionner, les codes Ă partir desquels on y navigue. La Justice n’est pas une administration. C’est une institution et c’est sans doute celle qui plus que toute autre doit savoir qui elle juge. Or les circonstances et les relations dans la sociĂ©tĂ© guyanaise font que la justice ne sait pas qui elle juge. L’empreinte de l’histoire africaine figure dans le roman Ă travers les Nègres marrons, mais aussi les langues, la musique, les rĂ©fĂ©rences aux figures de la reine Nzinga, des Amazones du Dahomey… Quels liens tisser aujourd’hui entre la Guyane et l’Afrique ? Le rapport Ă l’Afrique et aux traces africaines est ambigu. Les jeunes du roman rencontrent les Bushinengue Ă la frontière du Maroni, oĂą ils sont majoritaires. J’ai voulu rappeler ces prĂ©sences mĂŞme si elles ne sont pas toujours assumĂ©es. C’est la trace de l’Afrique un grenier de savoirs, de pratiques, de rituels. Ce n’est pas l’Afrique originelle, fantasmĂ©e, c’est l’Afrique telle qu’elle s’est prolongĂ©e, telle qu’elle a traversĂ© les ocĂ©ans et le temps, et telle qu’elle s’est mĂ©tamorphosĂ©e en restant elle-mĂŞme. Je veux que ce soit perçu ainsi. Pendant plusieurs gĂ©nĂ©rations, les traces africaines ont Ă©tĂ© rejetĂ©es, l’oppression coloniale Ă©tant d’abord une oppression culturelle, de reprĂ©sentations. Frantz Fanon, Albert Memmi et d’autres l’ont très bien dĂ©crit. Des oppressions qui dĂ©figurent la culture, le passĂ© des peuples colonisĂ©s ». Le passĂ© est rejetĂ©, dĂ©valorisĂ© de sorte que vous ne vous projetez pas dans ceux qui vous ressemblent, mais dans l’image de l’autre. Christiane Taubira, ancienne ministre de la justice, prononce un discours lors d'une convention d'investiture du Parti socialiste français pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle Ă Paris, dimanche 5 fĂ©vrier 2017. © Kamil Zihnioglu/AP/SIPA Ă€ Lire IndĂ©pendances africaines – Seloua Luste Boulbina Le problème du prĂ©sent, c’est qu’il hĂ©rite du passĂ© » Pendant des gĂ©nĂ©rations, en Guyane, cette aliĂ©nation Ă©tait entretenue. J’ai grandi dans un environnement oĂą parler crĂ©ole Ă©tait interdit, oĂą tout ce qui n’était pas bien Ă©tait des trucs de nègres ». L’ambiguĂŻtĂ©, aujourd’hui, c’est le retour, minoritaire, du fantasme. Des personnes qui prennent des noms africains, qui rĂ©futent le reste de leur identitĂ© pour ne retenir, comme au temps de la nĂ©gritude, que la part africaine. Au sujet de l’histoire coloniale et de l’esclavage, Emmanuel Macron parle d’une volontĂ© d’instaurer un rapport dĂ©complexĂ© » Ă l’Histoire. Qu’en dites-vous ? La notion de rapport dĂ©complexĂ© » Ă l’Histoire est hors sujet. Ce n’est pas une question de se complexer ou de se dĂ©complexer. C’est une question d’accepter que le passĂ© a eu lieu et qu’il a des consĂ©quences lourdes, comme ces prĂ©jugĂ©s, ces reprĂ©sentations qui ont un effet au quotidien sur la vie de millions de gens. Il y a souvent une chanson pour faire bĂ©quille Ă la mĂ©moire nationale », Ă©crivez-vous. Dans quelle mesure ce bagage populaire » peut pallier l’absence de transmission dans les manuels scolaires, l’espace public, le rĂ©cit national ? Dans toutes les situations, qu’elles soient de joie incommensurable ou de tristesse infinie, il y a toujours des chansons. La sociĂ©tĂ© guyanaise est une sociĂ©tĂ© de tradition orale. Nous transmettons par les chants, les contes, les histoires, les dolos – ces proverbes de philosophie populaire pĂ©remptoire. J’ai aimĂ© jouer, dans le roman, avec cette transmission. Vous ĂŞtes prĂ©sidente du comitĂ© de soutien de la Fondation pour la mĂ©moire de l’esclavage. Quel est votre rĂ´le dans cette fondation ? Je veux que cette fondation vive sa vie. Je lui apporte mon soutien Ă chaque fois qu’elle me sollicite, j’accepte que mon nom et mon image y soient associĂ©s. Je garde aussi ma libertĂ© d’interroger certaines initiatives et prises de positions. Il est important qu’au cĹ“ur de Paris, il y ait des initiatives comme la promotion actuelle des imaginaires crĂ©oles dans le mĂ©tro. Dans nos pays, nos territoires, nos dĂ©partements – quel que soit le nom donnĂ© – nous avons installĂ© cette Histoire. Au retour de mes Ă©tudes, j’ai organisĂ© des expositions, des Ă©vĂ©nements culturels dans l’espace public de Guyane. Nous avons obtenu, au dĂ©but des annĂ©es 1980, un jour fĂ©riĂ© de commĂ©moration de la traite nĂ©grière et de l’esclavage. Pas des abolitions, mais du souvenir. En 1998, ce n’était pas le mĂŞme combat. La France qui a Ă©tĂ© abolitionniste a d’abord Ă©tĂ© esclavagiste Je ne refais jamais les mĂŞmes choses dans ma vie. Ă€ l’époque, je me battais pour dire aux institutions françaises c’est joli de parler d’abolition sans cesse mais l’abolition de quoi ? Il faut parler du quoi ». J’ai beaucoup bataillĂ© pour cet article de loi qui impose une commĂ©moration nationale des mĂ©moires de la traite, de l’esclavage et leur abolition. J’ai Ă©tĂ© insultĂ©e. Je me souviens d’un duplex avec France Culture oĂą un auditeur m’a invectivĂ©e La France a aboli l’esclavage. Vous mentez sur la France ! » Je lui ai rĂ©pondu tranquillement Elle a aboli l’esclavage qu’elle a pratiquĂ©. » Ă€ Lire Exclusif – Emmanuel Macron Entre la France et l’Afrique, ce doit ĂŞtre une histoire d’amour » La France qui a Ă©tĂ© abolitionniste a d’abord Ă©tĂ© esclavagiste. Et c’est pour ça qu’il ne s’agit pas de dire c’est le passĂ©, il ne faut pas s’enfermer dans le passĂ© ». Quelque temps après, il y a quand mĂŞme eu une espèce de revanche lĂ©gislative de ceux qui n’ont pas digĂ©rĂ© la loi de 2001. La loi de 2005 Ă©voquant les bienfaits de la colonisation. Les clĂ©s sont dans le passĂ© et dans les reprĂ©sentations que les gens en ont. Il faut regarder ce passĂ© en face. Il ne s’agit ni de se flageller ni de flageller qui que ce soit, mais fini la dissimulation et le dĂ©ni. Quel est votre regard sur l’usage du terme pays de la crĂ©olisation » utilisĂ© par Emmanuel Macron ? La crĂ©olisation est une conception littĂ©raire et philosophique. Ce n’est pas de l’exotisme. C’est un processus identifiable, des dynamiques collectives Ă l’œuvre. La crĂ©olisation en Guyane n’est pas le mĂŞme processus que dans les CaraĂŻbes. C’est l’un des rares territoires dans les AmĂ©riques oĂą il y a encore des populations amĂ©rindiennes. Christiane Taubira, le 27 janvier 2016. © Jacques Brinon/AP/SIPA Je sais que les luttes pour les libertĂ©s ont Ă©tĂ© rudes et que des personnes en sont mortes La question de la crĂ©olitĂ©, de la crĂ©olisation ou des sociĂ©tĂ©s crĂ©oles, est complexe. Elle est majeure et ne doit pas faire diversion. Elle conduit Ă Ă©tudier ces sociĂ©tĂ©s qui se sont organisĂ©es Ă travers diffĂ©rents stratagèmes pour survivre, se structurer, se reproduire. Si le prĂ©sident de la RĂ©publique en parle, il ouvre quelque chose de passionnant. Dès lors, qu’est-ce qu’on en fait ? En ce moment est dĂ©battue la loi dite de sĂ©curitĂ© globale dans un contexte de violences policières. Quel est votre regard sur cette loi ? Je trouve cela très inquiĂ©tant. J’ai signĂ© l’appel des journalistes et j’ai envoyĂ© un texte de soutien. Je pense effectivement qu’il n’y a pas de nĂ©cessitĂ© Ă cette loi, qu’il y a derrière des projets honteux, inavouables, dangereux pour la dĂ©mocratie et pas seulement. Quand on autorise les abus, ce sont des gens qui meurent. Je crois qu’il y a quelques petites victoires du cĂ´tĂ© de celles et ceux qui protestent et j’espère que l’on va aboutir Ă un retrait total. Ă€ Lire Nigeria les superstars de l’afrobeats mobilisĂ©es contre les violences policières Si vous remontez Ă plus d’un siècle, les restrictions de libertĂ© sont toujours restĂ©es dans la loi. Il y a toujours des freins terribles au rĂ©tablissement des libertĂ©s. Une fois qu’on l’a compris, il faut ĂŞtre très prudent. J’aime l’histoire des conquĂŞtes de droits et je sais que les luttes pour les libertĂ©s ont Ă©tĂ© rudes et que des personnes en sont mortes. Pour cette raison, j’estime qu’on ne doit pas prendre les libertĂ©s Ă la lĂ©gère. Quand j’étais garde des Sceaux, j’y Ă©tais très attentive. Mon rĂ´le, je le disais, Ă©tait d’être la vigie des libertĂ©s individuelles et publiques. J’étais prĂŞte Ă subir toutes les injures sauf celle qui dirait que lâchement, en tant que ministre de la Justice, j’aurais laissĂ© faire. Grande lectrice et oratrice, que lisez-vous actuellement ? Je lis les livres de jeunes femmes très prometteuses comme Yaa Gyasi ou Brit Bennett. J’ai aussi beaucoup aimĂ© La DiscrĂ©tion de FaĂŻza Guène. Il y a certains auteurs que je lis sans cesse puisque je rĂ´de dans ma bibliothèque toutes les nuits Toni Morrison, Gabriel GarcĂa Márquez, Alejo Carpentier, YaĹźar Kemal, Cheick Anta Diop, Zora Neale Hurston… Je lis aussi des essais. Mon rapport aux livres et Ă la lecture est très dĂ©sordonnĂ© rires. Hier soir, j’ai parcouru une demi-douzaine de livres quelques pages de Erri De Luca, de Richard Powers, un livre sur la musique… Et puis il m’arrive Ă certaines pĂ©riodes de ne pas rĂ©ussir Ă lire certains livres que je reprendrai cinq ans plus tard et finirai en une nuit. Il faut parler de ces expĂ©riences-lĂ aux jeunes, leur dire que le rapport Ă la lecture peut ĂŞtre cette libertĂ©-lĂ aussi. Couverture de livre de Christiane Taubira Gran Balan »© DR © DR
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