Cegénial chorégraphe codirecteur du New York City Ballet avec Balanchine et auteur avec œuvre du ballet romantique, avec les étoiles Dorothée Gilbert (extraordinaire Giselle) et le beau Concertsdu Boston Symphony Orchestra, exposition du Museum of Modern Art et spectacles du New York City Ballet, tournées à la clé (jusqu'à Lausanne en juin 1952). Pour les Américains, il s BalletBlack is a professional ballet company for international dancers of black and Asian descent. Guillaume Côté, danseur étoile et chorégraphe associé du Ballet national du Canada, a publié une image de sa nouvelle acquisition, essayée par ses enfants. Palais Garnier. Lejeune chorégraphe, venant tout droit du New York City Ballet, proposera aussi une entrée au répertoire de sa pièce In Creases, créée en 2012 pour sa troupe américaine. En plus de Opus 19/The Dreamer , Les Variations Goldberg de Jerome Robbins fera aussi son entrée au répertoire, tout comme deux ballets de George Balanchine : Duo concertant et Brahms Crééen 1970 par le New York City Ballet, George Balanchine y célèbre de manière brillante la virtuosité technique du ballet académique dans le style de Petipa – son « père spirituel » – et de la grande tradition de Saint‑Pétersbourg. Ouverture; Première partie 40 mn Entracte 20 mn Deuxième partie 45 mn Fin; Chorégraphe : George Balanchine. 9 min. Découvrir. Équipe NicolasLe Riche, né le 29 janvier 1972 à Sartrouville, est un danseur français. Danseur étoile du ballet de l'Opéra national de Paris, Nicolas Le Riche aura un partenariat privilégié avec Sylvie Guillem, mais également des collaborations avec les plus grandes étoiles de l’Opéra de Paris comme Élisabeth Platel, Marie-Claude Pietragalla, Aurélie Dupont ou Marie-Agnès Gillot. ALyon, le chorégraphe français présente trois créations avec ses six danseurs du L.A. Dance Project. c6P8. Nicolas Blanc est le premier chorégraphe français depuis Benjamin Millepied invité à créer une œuvre pour le New York City Ballet. Sa création Mothership, sur une musique du compositeur américain Mason Bates, a été présentée pour la première fois le 4 mai lors du prestigieux Gala de Printemps du NYCB, aux côtés de Christopher Wheeldon, Alexeï Ratmansky et Justin Peck. Rencontre entre deux répétitions avec ce chorégraphe français qui fait carrière aux États-Unis. Nicolas Blanc en répétition pour Mothership avec Mimi Staker et Christopher Grant Comment est arrivée cette proposition de créer une pièce pour le NYCB ? J’avais été invité à l’automne dernier au New York Choregraphic Institute des rencontres créées en 2000 au sein du NYCB destinées à promouvoir de nouveaux chorégraphes et cela s’est très bien passé. Le directeur du NYCB Peter Martins a vu la pièce et l’a beaucoup aimée. Après la deuxième représentation, il m’a proposé de la reprendre pour la compagnie. C’était vraiment une surprise totale, je ne m’y attendais pas. J’avais peu de temps à vrai dire, juste une semaine et demie, donc la pièce Mothership que je reprends est courte, juste 9 minutes et 21 secondes ! C’est comme un petit marathon. Comment avez-vous choisi vos ? Tous les chorégraphes invités par le New York choregraphic Institute sont allés voir une classe et j’ai ainsi sélectionné un groupe. Ce sont des jeunes danseurs et danseuses, il y a même 3 "apprentices" dans la distribution ndlr de très jeunes danseurs et danseuses qui n’ont pas encore formellement intégré la compagnie. Pour eux, c’est aussi un grand pas en avant. Ils sont très verts et ils ont un enthousiasme qui fait plaisir à voir. Nous avions travaillé à l’automne dernier avec ce même groupe et je suis revenu à New York avant la première, pour retravailler certains passages dont je n’étais pas totalement satisfait. Quel type de chorégraphe êtes-vous ? Avez-vous tout écrit avant d’arriver en studio ? Je n’ai pas tous les pas écrits. J’ai peut-être deux phrases qui me permettent de démarrer. Ce qui est écrit, c’est la géographie sur scène. Mothership est une pièce pour quatre couples. Ce que je prévois d’avance, c’est où et comment ils bougent sur scène et les différentes sections de la pièce savoir si c’est un duo, un solo, un pas de trois, un ensemble. Et c’est la musique qui m’indique cela. Si l’on parle du style, évidemment, c’est un registre néo-classique et j’ai beaucoup été marqué par mes expériences avec William Forsythe l’attaque de Forsythe, les déséquilibres, les décalés, les positions extrêmes. Ce qui revient aussi chez moi, c’est la recherche de fluidité. Précisément, le titre de votre pièce Mothership reprend celui de la partition écrite par le musicien Mason Bates qui a écrit cette suite symphonique, dans laquelle il inclut de la musique électro-acoustique. Pourquoi l’avez-vous choisie ? J’avais en tête de trouver une musique qui convienne à une pièce courte. C’était ma cible. Je voulais une musique au tempo rapide parce que c’est la marque de fabrique du New York City Ballet. Action ! Et puis j’avais l’ambition de montrer dans ces neuf minutes ma capacité à chorégraphier une pièce qui soit à la fois rapide et lyrique. L’avantage de cette musique de Mason Bates, c’est que les improvisations qu’il a demandées à ses musiciens ont produit justement un passage plus lyrique qui m’a permis d’inclure le duo que j’avais en tête. Le but était de pouvoir jouer sur ce double registre une chorégraphie lente et rapide… en 9 minutes ! Et puis quand j’ai écouté la pièce, il y a eu comme un appel du pied, c’était pour moi une évidence. Nicolas Blanc avec Alston MacGill et Sebastian Villarini-Velez Que représente pour vous cette invitation au NYCB ? C’est un rêve qui devient réalité. Lorsque j’étais en Europe, j’ai toujours voulu comme danseur me confronter à l’école de George Balanchine et c’est d’ailleurs une des motivations pour mon départ aux États Unis. Cela devait être temporaire et en fait, je suis resté. Et comment s’est opéré votre parcours de danseur ? J’ai commencé chez moi à Montauban avant d’aller suivre l’enseignement de l’Académie de Danse Classique de Monaco. J’ai suivi l’enseignement de l’École de Danse de l’Opéra de Paris avec Claude Bessy après le Prix de Lausanne. Dans ma carrière de danseur, l’étape de Zurich a été décisive Heinz Spoerli l’ancien directeur du ballet de Zurich a eu un impact fort sur ma carrière et sur ma danse. Puis ce fut le San Francisco Ballet où je fus nommé Principal en 2004. J’ai arrêté de danser relativement tôt, en 2009, à 32 ans parce que j’étais blessé et j’ai décidé de partir sur une note haute. Je ne voulais pas envisager des périodes où je danserais suivies de longues pauses à cause des blessures. C’est comme cela que j’ai opéré ma reconversion comme maître de ballet, tout d’abord au Scottish Ballet puis au Joffrey Ballet. Je ne pensais pas vraiment revenir aux États-Unis, mais le directeur du Joffrey Ballet Ashley Wheater m’a fait cette proposition. J’ai donc repris ce poste à Chicago. Aviez-vous projeté cette carrière nomade qui vous a conduit en Allemagne, en Suisse puis aux États-Unis ? Ce sont les rencontres qui ont décidé de ma carrière. Enfant et jeune adolescent, je rêvais de l’Opéra de Paris. Mais quand j’ai voulu postuler, j’étais bien en dessous de la taille minimum exigée. Donc je n’ai même pas essayé. Mais j’ai eu la chance d’intégrer la première division de l’École de Danse après le Prix de Lausanne en 1994. Et c’est quelque chose que je voulais faire car j’ai senti que je regretterais toute ma vie de ne pas avoir essayé. Uns fois que je suis parti de l’Opéra de Paris, je me suis vite rendu compte que l’on pouvait faire carrière ailleurs et danser des rôles très intéressants. J’ai toujours eu besoin et envie d’élargir mon univers artistique. Que retenez-vous de votre carrière au San Francisco Ballet ? Je crois que c’est tout d’abord la diversité et la multitude des rôles que j’ai pu danser du ballet académique aux chorégraphes contemporains en passant bien sûr par George Balanchine. Cela m’a ouvert les yeux et formé mon esprit critique. En tant que danseur européen, je trouvais que le répertoire du San Francisco Ballet était éblouissant. Nicolas Blanc avec Sebastian Villarini-Velez et Alston MacGill Est-ce que vous vous sentiez malgré tout un danseur français ? Oui. Je pense que lorsque l’on vient de France et que l’on arrive aux États Unis, il y a cette liberté dans la danse et cette liberté sur scène qui sont typiquement américaines. Mais je crois que ce qui peut attirer les chorégraphes ici et les directeurs de troupe quand ils engagent des artistes français, c’est la propreté de la danse et une forme d’élégance française. J’ai toujours essayé de garder cela avoir la vivacité américaine, bouger rapidement et en même temps montrer cette école française. Quand est venu ce désir d’être chorégraphe ? J’ai toujours eu cette envie depuis tout petit, mais en étant Principal au San Francisco Ballet, je n’avais pas vraiment le temps ni l’opportunité de chorégraphier. J’ai fait deux pièces pour l’école, mais je ne pouvais pas faire davantage. Ensuite, cette transition comme maître de ballet, cela m’a beaucoup aidé pour la chorégraphie car je me suis retrouvé en face des danseurs et des danseuses cela permet de développer sa propre science des placements sur scène, comment diriger les interprètes, quel vocabulaire utiliser, comment les modeler. Cette fonction de maître de ballet, qui est très différente, m’a beaucoup aidé pour apprendre à transmettre mes idées aux danseurs. Quels sont les chorégraphes qui vous ont influencé ou qui ont été importants pour vous ? Mister B évidemment ! J’ai tellement dansé George Balanchine... Et puis William Forsythe. Christopher Wheeldon est aussi un nom qui me vient spontanément. Ce que j’aime chez lui, c’est l’esthétique et la façon dont il crée toujours une atmosphère, même dans une pièce abstraite. Mats Ek est aussi dans mon panthéon bien que je sois de facture plus classique. Mais j’ai eu la chance de travailler avec Ana Laguna pour Carmen. J'aime bien cet équilibre entre le contemporain et le classique. Je me réjouis par exemple que Thierry Malandain, Kader Belarbi et Charles Jude aient initié ce concours des jeunes chorégraphes néo-classiques en France. Personnellement, j’aime ces deux pôles le classique ou néo-classique et la danse contemporaine et ce concours va peut-être permettre de créer une balance. Mothership de Nicolas Blanc est à voir au New York City Ballet jusqu'au 21 mai au David H. Koch Theater Lincoln Center New York. "Je fais cela pour toutes les petites filles à la peau brune", répète régulièrement Misty Copeland dans son autobiographie Une vie en mouvement. Vendredi 2 août, cette première danseuse du American Ballet Theatre, l'équivalent d'une danseuse étoile, brillera sur la scène de l'Opéra Bastille dans le ballet de Marius Petipa et d'Alexei Ratmansky, La belle au bois dormant. Sa compagnie est invitée pour huit représentations à Paris, elle sera présente dans trois, le 2, le 3 et le 10 septembre. Avant d'en arriver là, Misty Copeland a dû attendre longtemps. 32 ans exactement avant d'être nommée "principal dancer" le 30 juin 2015. Un parcours classique pourrait-on penser. Ce serait oublier la couleur de sa peau qui a été tant pointée du doigt comme un obstacle par le monde du ballet. Et pourtant, l'an dernier, sur la pointe des pieds, la ballerine a révolutionné 75 ans de tradition. Elle est la toute première danseuse afro-américaine à accéder à ce poste tant convoité depuis la création de l'American Ballet Theatre en 1940. "J’ai consacré toute ma carrière à devenir une danseuse étoile à l’American Ballet Theatre car je voulais abattre une barrière qui parait bien souvent insurmontable. Malgré ce que certains ont pu suggérer, la gloire n’est pas mon objectif. Si je voulais entrer dans l’histoire, ce n’est pas seulement en mon nom. En devenant la première femme noire à occuper une telle position dans une compagnie nationale, je pouvais faire un pas en avant pour tous les jeunes et beaux danseurs qui viendront après moi", souligne Misty Copeland dans la préface de son livre. "Je veux leur ouvrir la voie car j’espère que ça facilitera leur parcours. Je prie même pour qu’ils me surpassent car ça signifierait que leur fardeaux ont été allégés, qu’ils peuvent entrer dans la lumière des projecteurs", revendique la danseuse qui a dû faire face aux préjugés. En les balayant d'un joli coup de pied, elle a ainsi ouvert avec grâce la porte de la danse classique à la diversité. Et ce n'était pas gagné d'avance. Une formation sur le tardAlors que la plupart des petits rats intègrent de prestigieuses écoles dès l'âge de raison, l’étincelante danseuse américaine n'avait, avant ses treize ans, jamais mis les pieds dans une salle de danse. La seule musique susceptible de la faire bouger à l'époque n'était pas celle de Tchaïkovski, mais celle de Mariah Carrey. La sportive qui la fait rêver est Nadia Comaneci, la gymnaste parfaite, pas Sylvie Guillem, la danseuse étoile française. Grâce à la persévérance de sa professeur Cindy, elle se prend finalement de passion pour la danse classique. Et c'est désormais la carrière de Paloma Herrera, nommée danseuse étoile à 19 ans, qui fait rêver Misty Copeland. Un rêve a priori inaccessible lorsqu'on chausse ses premiers chaussons à 13 ans. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui ont estimé que sa formation tardive ne pourrait la mener à la carrière qu'elle a aujourd'hui. Ils avaient corps différentParmi ceux qui n'ont pas cru en elle, il y a le très prestigieux New York City Ballet. Ils ne voulaient pas d'elle parce qu'elle était noire, lui expliqua clairement celle qui avait découvert son talent. À quinze ans alors qu'elle souhaitait effectuer un stage d'été dans les grands ballets américains, tous avaient répondu positivement à sa demande, à l'exception du ballet de George Balanchine "qui ne souhaitait même pas qu'elle concoure". Misty Copeland lors d'un concours de danse en 1997. Âgée de 15 ans, cela fait à peine deux ans qu'elle apprend la danse classique lorsque cette vidéo est tournée. Elle intégrera le corps de ballet de l'American Ballet Theater quatre ans plus celle de New York, nombreuses sont les institutions qui prônent une uniformité dans le ballet. Un aspect essentiel pour certains passages de ballet comme le célèbre pas de quatre du Lac des Cygnes, où chaque danseuse ne doit former qu'une avec sa voisine. Mais une exigence incohérente lorsqu'il s'agit d'être étoile, un danseur unique, aux mouvements personnels. Dans ce rôle la différence est un atout. En 2015, Misty Copeland a prouvé à tous ses détracteurs qu'ils avaient eu tort, en interprétant Odette, le cygne qui redevient femme dès la nuit tombée. Le pas de quatre du Lac des cygnes par le ballet du BolchoïAu-delà de la couleur de peau, d'autres caractéristiques physiques sont souvent demandées par ces prestigieuses institutions. La forme des hanches qui permet une ouverture plus ou moins grande, une silhouette longiligne, un long cou, de grands bras... Des attributs obligatoires selon eux, qui ont brisé bons nombres de rêves. Pourtant, encore une fois, en un tour de pirouette, Misty Copeland a fait disparaître ces exigences vieillottes. Avec ses 1m57, sa poitrine largement plus conséquente que celle de ses partenaires du même niveau, et son corps, à première vue plus proche de celui d'une gymnaste que d'une danseuse étoile, la ballerine a imposé sa différence. Un spot publicitaire dans lequel Misty Copeland fait tomber les a priori. Le texte récité est proche de la lettre qu'elle a reçu adolescente de la part du New York City milieu modesteÉlevée par sa mère, accompagnée de ses cinq frères et sœurs, Misty Copeland a été bringuebalée de maisons en motels, suivant le chemin des amants, maris ou compagnons de celle qui l'a mise au monde. Pas tout à fait le milieu doré et rigoureux de l'Opéra. D'abord timide vis-à-vis de la danse, elle va petit à petit éclore à la façon d'un Billy Elliot. Contrairement à la plupart de ses camarades de scène, elle n'a pas été biberonnée à l'éducation de l'histoire du ballet, primordiale pour les danseurs, mais s'est plongée avec envie dans ces histoires lorsque cela fût nécessaire. Un retard facilement rattrapé. Un obstacle de plus abattu. "La plupart de mes homologues ont grandi immergées dans les arts, enfilant leurs premiers tutus peu après avoir appris à marcher. Elles passaient leurs étés en Europe, alors qu’on me délivra mon premier passeport à 17 ans. Elles étaient issues de familles où l’on possédait des résidences secondaires, j’avais vécu une partie de mon adolescence dans un hôtel crapoteux. Mais je me distinguais aussi d’une autre manière, plus profonde. J’étais une fillette à la peau brune dans un océan de blancheur", écrit la danseuse dans son parcours, semé d’embûches, a aussi fait d'elle l'étoile qu'elle est aujourd'hui. Pourtant, dès le départ cette vie lui semblait destinée. La silhouette de Misty Copeland est très proche de celle de La petite danseuse, sculptée par Edgar Degas en 1881. Elle ressemble aussi beaucoup à la ballerine parfaite selon le chorégraphe russe George Balanchine "Une petite tête, des épaules tombantes, de longues jambes, de grands pieds et une cage thoracique étroite". Ironie de l'histoire, c'est le New York City Ballet qu'il créa, qui ne prit pas la peine de lever le rideau des préjugés. " La Petite Danseuse de quatorze ans", d'Edgar DegasINOLTRE SU HUFFPOSTDanse avec les stars 6 en images Andrew Kelly / Reuters Misty Copeland presents a creation during the American Heart Association's AHA Go Red For Women Red Dress Collection, presented by Macy's at New York Fashion Week February 11, 2016. REUTERS/Andrew Kelly Andrew Kelly / Reuters DANSE - "Je fais cela pour toutes les petites filles à la peau brune", répète régulièrement Misty Copeland dans son autobiographie Une vie en mouvement. Vendredi 2 septembre, cette première danseuse du American Ballet Theatre, l'équivalent d'une danseuse étoile, brillera sur la scène de l'Opéra Bastille dans le ballet de Marius Petipa et d'Alexei Ratmansky, La belle au bois dormant. Sa compagnie est invitée pour huit représentations à Paris, elle sera présente dans trois, le 2, le 3 et le 10 septembre. Avant d'en arriver là, Misty Copeland a dû attendre longtemps. 32 ans exactement avant d'être nommée "principal dancer" le 30 juin 2015. Un parcours classique pourrait-on penser. Ce serait oublier la couleur de sa peau qui a été tant pointée du doigt comme un obstacle par le monde du ballet. Et pourtant, l'an dernier, sur la pointe des pieds, la ballerine a révolutionné 75 ans de tradition. Elle est la toute première danseuse afro-américaine à accéder à ce poste tant convoité depuis la création de l'American Ballet Theatre en 1940. "J’ai consacré toute ma carrière à devenir une danseuse étoile à l’American Ballet Theatre car je voulais abattre une barrière qui parait bien souvent insurmontable. Malgré ce que certains ont pu suggérer, la gloire n’est pas mon objectif. Si je voulais entrer dans l’histoire, ce n’est pas seulement en mon nom. En devenant la première femme noire à occuper une telle position dans une compagnie nationale, je pouvais faire un pas en avant pour tous les jeunes et beaux danseurs qui viendront après moi", souligne Misty Copeland dans la préface de son livre. "Je veux leur ouvrir la voie car j’espère que ça facilitera leur parcours. Je prie même pour qu’ils me surpassent car ça signifierait que leurs fardeaux ont été allégés, qu’ils peuvent entrer dans la lumière des projecteurs", revendique la danseuse qui a dû faire face aux préjugés. En les balayant d'un joli coup de pied, elle a ainsi ouvert avec grâce la porte de la danse classique à la diversité. Et ce n'était pas gagné d'avance. Une formation sur le tard Alors que la plupart des petits rats intègrent de prestigieuses écoles dès l'âge de raison, l’étincelante danseuse américaine n'avait, avant ses treize ans, jamais mis les pieds dans une salle de danse. La seule musique susceptible de la faire bouger à l'époque n'était pas celle de Tchaïkovski, mais celle de Mariah Carrey. La sportive qui la fait rêver est Nadia Comaneci, la gymnaste parfaite, pas Sylvie Guillem, la danseuse étoile française. Grâce à la persévérance de sa professeur Cindy, elle se prend finalement de passion pour la danse classique. Et c'est désormais la carrière de Paloma Herrera, nommée danseuse étoile à 19 ans, qui fait rêver Misty Copeland. Un rêve a priori inaccessible lorsqu'on chausse ses premiers chaussons à 13 ans. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui ont estimé que sa formation tardive ne pourrait la mener à la carrière qu'elle a aujourd'hui. Ils avaient tort. Un corps différent Parmi ceux qui n'ont pas cru en elle, il y a le très prestigieux New York City Ballet. Ils ne voulaient pas d'elle parce qu'elle était noire, lui expliqua clairement celle qui avait découvert son talent. À quinze ans alors qu'elle souhaitait effectuer un stage d'été dans les grands ballets américains, tous avaient répondu positivement à sa demande, à l'exception du ballet de George Balanchine "qui ne souhaitait même pas qu'elle concoure". Comme celle de New York, nombreuses sont les institutions qui prônent une uniformité dans le ballet. Un aspect essentiel pour certains passages de ballet comme le célèbre pas de quatre du Lac des Cygnes, où chaque danseuse ne doit former qu'une avec sa voisine. Et il faut croire que selon certains de ces célèbres établissements, la couleur de peau ne permet pas cette uniformité. Une exigence d'autant plus regrettable lorsqu'il s'agit d'être étoile, un danseur unique, aux mouvements personnels. Dans ce rôle la différence est un atout. En 2015, Misty Copeland a prouvé à tous ses détracteurs qu'ils avaient eu tort, en interprétant Odette, le cygne qui redevient femme dès la nuit tombée. Le pas de quatre du Lac des cygnes par le ballet du Bolchoï Au-delà de la couleur de peau, d'autres caractéristiques physiques sont souvent demandées par ces prestigieuses institutions. La forme des hanches qui permet une ouverture plus ou moins grande, une silhouette longiligne, un long cou, de grands bras... Des attributs obligatoires selon eux, qui ont brisé bon nombre de rêves. Pourtant, encore une fois, en un tour de pirouette, Misty Copeland a fait disparaître ces exigences vieillottes. Avec ses 1m57, sa poitrine largement plus conséquente que celle de ses partenaires du même niveau, et son corps, à première vue plus proche de celui d'une gymnaste que d'une danseuse étoile, la ballerine a imposé sa différence. Un milieu modeste Élevée par sa mère, accompagnée de ses cinq frères et sœurs, Misty Copeland a été bringuebalée de maisons en motels, suivant le chemin des amants, maris ou compagnons de celle qui l'a mise au monde. Pas tout à fait le milieu doré et rigoureux de l'Opéra. D'abord timide vis-à-vis de la danse, elle va petit à petit éclore à la façon d'un Billy Elliot. Contrairement à la plupart de ses camarades de scène, elle n'a pas été biberonnée à l'éducation de l'histoire du ballet, primordiale pour les danseurs, mais s'est plongée avec envie dans ces histoires lorsque cela fût nécessaire. Un retard facilement rattrapé. Un obstacle de plus abattu. Son parcours, semé d’embûches, a aussi fait d'elle l'étoile qu'elle est aujourd'hui. Pourtant, dès le départ cette vie lui semblait destinée. La silhouette de Misty Copeland est très proche de celle de La petite danseuse, sculptée par Edgar Degas en 1881. Elle ressemble aussi beaucoup à la ballerine parfaite selon le chorégraphe russe George Balanchine "Une petite tête, des épaules tombantes, de longues jambes, de grands pieds et une cage thoracique étroite". Ironie de l'histoire, c'est le New York City Ballet qu'il créa, qui ne prit pas la peine de lever le rideau des préjugés. " La Petite Danseuse de quatorze ans", d'Edgar Degas » À voir également sur Le HuffPost Dan President Barack Obama meets with France's President Nicolas Sarkozy in the Oval Office in Washington Nicolas Sarkozy, 6/10. Son principal atout a longtemps été d'avoir chassé de l'Elysée Jacques Chirac, dont l'hostilité à la guerre en Irak avait exaspéré certains des plus fervents ennemis de l'administration Bush. D'abord perçu comme un "réformateur" qui allait permettre de normaliser les relations entre Paris et Washington - son discours au Congrès, le 7 novembre 2007, est resté dans les mémoires -, il a dilapidé au fil du temps son capital de sympathie. Le président de la République semble tour à tour amuser et exaspérer Barack Obama, plus réservé et cérébral de nature. REUTERS/Jason Reed France's first lady Carla Bruni-Sarkozy and first lady Michelle Obama hold hands as they arrive at the Strasbourg's Cathedral Carla Bruni-Sarkozy, 7/10. La première dame s'est vantée auprès de Michelle Obama qu'elle et son mari ont fait attendre un chef d'Etat pendant qu'ils faisaient l'amour, à en croire un journaliste de l'hebdomadaire Newsweek, Jonathan Alter. L'anecdote a rendu son image encore un peu plus sulfureuse. Même des intellectuels de la côte Est semblaient interloqués, lors d'une émission sur NPR, la radio publique américaine, par les sous-entendus sexuels de sa chanson Ta tienne. REUTERS/Eric Gaillard Former IMF Chief Strauss-Kahn arrives at Manhattan Criminal Court for an arraignment hearing in New York Anne Sinclair, 3/10. L'épouse de Dominique Strauss-Kahn, en prenant fait et cause pour son mari, n'a pas suscité la moindre sympathie de la part des Américains, qui découvrent son existence. Les féministes, en particulier, lui reprochent de sacrifier à l'image de la "good wife", l'épouse dévouée, prête à partager toutes les épreuves, quel que soit le prix à payer. REUTERS/Mike Segar France's Marion Cotillard holds Oscar she won for best actress at the 80th annual Academy Awards in Hollywood Marion Cotillard, 8/10. "Oscarisée" en 2008 pour son interprétation du rôle d'Edith Piaf dans La Môme, la comédienne avait terni sa réputation une semaine plus tard en prenant à son compte la théorie du complot dans l'organisation des attentats du 11 septembre 2001. Episode oublié. Redevenue aussi populaire que naguère, "la môme Cotillard" continue de tracer sa route à Hollywood, où elle tournera dans le nouvel épisode de Batman. La comédienne sera aussi à l'affiche du prochain film de Steven Soderbergh, Contagion. REUTERS/Mike Blake French philosopher Levy arrives for a meeting with emissaries from the Libyan National Council at the Elysee Palace in Paris Bernard-Henri Lévy, 4/10. Le philosophe préféré du VIIe arrondissement parisien a longtemps été pris au sérieux outre-Atlantique. Mais sa défense aveugle et maladroite de Dominique Strauss-Kahn, publiée sur le site du Huffington Post - simple traduction d'une de ses chroniques parues dans Le Point -, a durablement terni son image. L'influent Jon Stewart, sur la chaîne Comedy Central, en a fait des gorges chaudes. REUTERS/Gonzalo Fuentes American Express Cook-Off at the St. Regis Hotel Jacques Pépin, 8/10 Inconnu ou presque dans son pays natal, ce chef cuisinier âgé de 75 ans et auteur d'une vingtaine d'ouvrages incarne aux yeux de nombreux Américains la gastronomie française. Ses innombrables émissions culinaires l'ont rendu incontournable. Son habileté consiste à s'adapter aux goûts locaux parmi les recettes décrites sur son site Web figure ainsi un parfait au maïs. Oh dear... Getty Images/AFP/Riccardo Savi Johnny Depp, best actor Oscar nominee for "Sweeney Todd The Demon Barber of Fleet Street," arrives with his girlfriend Vanessa Paradis at the 80th annual Academy Awards in Hollywood Vanessa Paradis, 8/10. En Californie, le Los Angeles Times s'interroge la chanteuse française, compagne discrète de la star mondiale Johnny Depp, serait-elle, par son talent, "le meilleur parti des deux" ? Son visage, affiché aux Etats-Unis dans les publicités pour les parfums Chanel, fait sensation auprès des Américaines, pour qui elle incarne le charme naturel des Françaises. REUTERS/Carlos Barria Jury President de Niro poses with Best Actor award winner Dujardin and Best Actress Winner Dunst during the closing ceremony of the 64th Cannes Film Festival Jean Dujardin, 4/10. L'acteur préféré des Français n'est guère connu aux Etats-Unis, où l'humour d'Un gars, une fille ou de Brice de Nice ne survit pas à la traduction ou au doublage. Il ne désespère pas pour autant de figurer dans la liste des nommés aux Oscars pour son rôle dans The Artist, le film muet qui a défrayé la chronique au récent Festival de Cannes. A suivre. REUTERS/Yves Herman france etats-unis Tony Parker, 9/10. La mégastar du basket-ball, meneur de jeu des San Antonio Spurs, attire le respect, et pas seulement parce qu'il est l'un des sportifs les mieux payés au monde. Problème beaucoup ignorent, outre-Atlantique, ses origines françaises. Mais combien de Français savent qu'il est né en Belgique ? REUTERS/Joe Mitchell france etats-unis Michel Houellebecq, 0/10. Who's he ? L'auteur de La Carte et le territoire n'a guère étendu son influence outre-Atlantique, où le respect qu'il inspire en France suscite une perplexité certaine. AFP PHOTO/MENAHEM KAHANA Jury President Penn and actor de Niro pose beside actress Deneuve in Cannes Catherine Deneuve, 9/10. Une institution nationale, au même titre que la tour Eiffel. La diva gère à la perfection son image, aidée par sa bonne maîtrise de la langue anglaise et ses relais à Hollywood. REUTERS/Eric Gaillard Lagarde holds a news conference in Washington Christine Lagarde, 10/10. Maureen Dowd, chroniqueuse redoutée du New York Times, est venue à Bercy pour brosser le portrait de la candidate à la direction du Fonds monétaire international. Comme Christiane Amanpour, star d'ABC, elle ne cache pas son coup de coeur pour cette Française taillée aux mesures américaines, sportive, affirmée et naturelle, rompue aux codes des Etats-Unis et à la diplomatie du business. La décennie qu'elle a passée à Chicago, à la tête d'un des plus grands cabinets d'avocats au monde, a laissé des traces. La ministre a aussi défrayé la chronique par ses propos sans appel contre les banquiers des subprimes dans Inside Job, un documentaire saisissant sur la crise de 2008. Les sexistes, à l'entendre, n'ont qu'à bien se tenir "Ils savent que je peux les cogner", a-t-elle confié au New York Times. REUTERS/Jonathan Ernst director Tarantino poses for pictures with cast members Pitt and Laurent before the German premiere of his new movie "Inglourious Basterds" in Berlin Mélanie Laurent, 7/10. Quentin Tarentino lui a ouvert les portes de Hollywood en lui confiant le rôle de Shoshana, la tueuse de nazis cinéphile dans Inglourious Basterds. Son second film américain, Beginners - l'histoire d'un père qui révèle, cinq ans avant sa mort, son homosexualité à son fils - est déjà promis au succès par la critique américaine. REUTERS/Thomas Peter Best actress nominee Natalie Portman and her fiance Benjamin Millepied arrive at the Academy Awards in Hollywood Benjamin Millepied, 7/10. Ce Bordelais de 34 ans, élevé à Dakar, vient de faire un bébé avec Natalie Portman. Bien avant de rencontrer la star sur le tournage de Black Swan, dont il assurait la chorégraphie, le danseur étoile du New York City Ballet, entré en 1995 dans la prestigieuse compagnie, était une célébrité à Manhattan. Signe de sa notoriété, l'émission satirique Saturday Night Live lui a consacré un sketch. REUTERS/Lucy Nicholson Etoile Sans Lumiere / Stars Without Light Edith Piaf, Maurice Chevalier, Claudette Colbert...10/10 Les principaux représentants de la "France éternelle" suscitent d'autant plus d'enthousiasme qu'ils ne sont plus de ce monde. Pas le moindre risque de se disputer à leur sujet. Vive la France ! Tuscherer/Bup / The Kobal Collection/AFP Les plus lus OpinionsLa chronique de Sylvain FortPar Sylvain FortLa chronique du Pr Gilles PialouxPar le Pr Gilles PialouxLa chronique de Pierre AssoulinePierre AssoulineEditoAnne Rosencher Réservé aux abonnés Publié le 03/07/2016 à 1709, Mis à jour le 07/07/2016 à 1056 le New York City Ballet. Paul Kolnik/The George Balanchine Trust La compagnie américaine au Châtelet et celle de l'Opéra de Paris à Bastille interprètent chacune Balanchine. La coïncidence est passionnante il est extrêmement rare d'avoir la possibilité de comparer, à trois stations de métro de distance, deux compagnies qu'un océan sépare. Surtout lorsqu'elles poussent le jeu à présenter exactement le même répertoire. Au Châtelet, l'original les Étés de la danse accueillent pour trois semaines le New York City Ballet avec grand déploiement des ballets de son fondateur George Balanchine. Au Palais Garnier, la copie si l'on ose dire le Ballet de l'Opéra de Paris fait entrer à son répertoire Brahms Schönberg Quartet écrit par Balanchine pour 55 danseurs, ample réflexion menée avec une gestuelle classique, sur le romantisme et le déclin que clôt une incursion en ce doublé, Balanchine lui-même aurait eu le cœur chaviré. Comme Peter Martins, directeur du NYCB l'a rappelé au début de la soirée de gala, Mr B. aimait dire Paris est la ville que je préfère au monde, mais New York vient d'abord.» Autant dire que le jeu des comparaisons se pratique avec doigté Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 71% à sa liberté, c’est cultiver sa à lire votre article pour 0,99€ le premier mois Déjà abonné ? Connectez-vous

étoile française du new york city ballet